Les différentes aides à la création d’entreprise

Vous avez une idée de projet, une envie d’indépendance, ou simplement besoin de changer de voie ? Créer son entreprise peut transformer une vie. Mais entre les démarches administratives, le financement initial, et les premières charges à assumer, le parcours peut vite sembler intimidant.

Heureusement, il existe en France de nombreuses aides à la création d’entreprise, pensées pour vous accompagner dans ce démarrage : aides financières, exonérations, accompagnement, ou maintien de vos droits sociaux. Encore faut-il savoir où chercher, comment postuler, et lesquelles sont faites pour vous.

Ce guide vous explique tout, simplement.

🧾 Définition : qu’est-ce qu’une aide à la création d’entreprise ?

Une aide à la création d’entreprise est un dispositif public ou privé, qui vise à réduire les freins à la création d’activité. Elle peut prendre différentes formes :

  • Financière : subvention, prêt à taux zéro, micro-crédit.
  • Sociale : maintien d’allocations chômage, exonération de cotisations sociales.
  • Fiscale : allègements ou reports d’imposition.
  • Opérationnelle : accompagnement, mentorat, appui à la structuration.

Elles sont souvent cumulables, sous conditions, et peuvent être accessibles avant, pendant ou après l’immatriculation de votre entreprise.

🚀 Le panorama des principales aides disponibles

✅ ACRE – Aide à la Création ou Reprise d’Entreprise

Ce que c’est : une exonération partielle de vos cotisations sociales (jusqu’à -50 %) pendant les 12 premiers mois d’activité. L’ACRE ne concerne que les charges sociales (pas la TVA, ni l’impôt). Elle doit être demandée au moment de la création (ou dans les 45 jours qui suivent). Concrètement, cela signifie que vos cotisations à l’URSSAF (retraite, maladie, maternité, etc.) peuvent être divisées par deux.

Avantages :

Applicable automatiquement aux auto-entrepreneurs éligibles

Exonération partielle jusqu’à 50 % des cotisations sociales

Valable pendant 12 mois dès la date de début d’activité


Conditions :

  • Être demandeur d’emploi indemnisé ou non
  • Avoir entre 18 et 26 ans (ou 30 ans si handicapé)
  • Être bénéficiaire du RSA ou résider en Quartier Prioritaire

L’ACRE est automatique pour les auto-entrepreneurs qui remplissent les conditions, mais doit être demandée expressément pour les autres statuts (SASU, EURL…).

💡 Conseil Educademy : pour les statuts classiques (SASU, EURL…), vous devez faire une demande spécifique à l’URSSAF dans les 45 jours suivant l’immatriculation. Passé ce délai, l’aide sera perdue.

✅ ARCE – Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise

Ce que c’est : l’ARCE permet de transformer une partie de vos droits au chômage (ARE) en un versement anticipé de capital, afin de financer le lancement de votre activité.

Comment ça fonctionne :

  • 60 % des droits restants sont versés en deux fois : une première moitié dès la création de l’entreprise, la seconde 6 mois plus tard (si l’activité est toujours en cours)
  • Le reste des droits est supprimé, sauf si vous cessez l’activité prématurément

Conditions d’éligibilité :

  • Être indemnisé par France Travail au titre de l’ARE
  • Avoir obtenu l’ACRE
  • Créer ou reprendre une entreprise de façon effective

💡 À noter : cette aide est idéale pour ceux qui ont besoin de trésorerie immédiate, mais elle implique de renoncer aux versements mensuels de l’ARE. C’est un choix stratégique à bien évaluer.

✅ Maintien des allocations (ARE, RSA, ASS)

Ce que c’est : vous pouvez continuer à percevoir vos allocations chômage ou RSA pendant que vous lancez votre activité. Le montant est ajusté selon les revenus générés.


Pour l’ARE :

  • Vos revenus d’activité sont déduits partiellement de l’ARE
  • Vous devez actualiser mensuellement vos revenus auprès de France Travail
  • Vous continuez à accumuler des droits tant que le reliquat n’est pas épuisé


Pour le RSA :

  • Le montant versé diminue progressivement en fonction des revenus déclarés
  • Il est possible de maintenir partiellement le RSA plusieurs mois après la création

📌 Cette aide est souvent plus sécurisante que l’ARCE, car elle garantit un filet de sécurité mensuel, surtout si les débuts de l’activité sont lents.

✅ NACRE – Nouvel Accompagnement à la Création ou Reprise d’Entreprise

Ce que c’est : le NACRE est un dispositif gratuit d’accompagnement personnalisé pendant 3 ans. Il vise à sécuriser le lancement puis le développement de votre activité grâce à un suivi régulier par un conseiller.

Les 3 phases du NACRE :

  1. Aide au montage du projet : choix du statut, élaboration du business plan, plan de financement
  2. Aide à la structuration financière : appui à la recherche de financements publics ou bancaires
  3. Suivi post-création : soutien à la gestion, à la stratégie et aux difficultés éventuelles

Profils visés :

  • Demandeurs d’emploi
  • Bénéficiaires de minima sociaux (RSA, ASS)
  • Jeunes de moins de 30 ans
  • Personnes en situation de handicap ou résidant en zones prioritaires

💬 Disponible auprès de réseaux partenaires : BGE, France Active, ADIE, Missions Locales…

✅ CAPE – Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise

Ce que c’est : un dispositif pour tester son activité sans créer immédiatement son entreprise. En signant un CAPE avec une structure (coopérative, couveuse, association…), vous bénéficiez :

  • d’un hébergement juridique (vous exercez sous leur numéro SIRET)
  • d’un accompagnement professionnel régulier
  • d’une couverture sociale assurée

Pour qui ?

  • Les personnes qui veulent valider leur idée ou leur marché
  • Les futurs entrepreneurs sans expérience, qui souhaitent être épaulés avant de se lancer officiellement

📍 Très utile pour se tester sans risque, apprendre à gérer une activité, et mûrir son projet avant l’immatriculation.

✅ Prêt d’honneur et micro-crédit

Ce sont deux leviers puissants pour les créateurs d’entreprise qui n’ont pas accès facilement au crédit bancaire traditionnel. Ils permettent de donner un premier souffle à votre projet, sans exiger d’apport personnel conséquent ni de garanties.

Le prêt d’honneur

Le prêt d’honneur est un prêt personnel à taux zéro, sans garantie ni caution, destiné à soutenir financièrement un porteur de projet. Il est octroyé sur la confiance et repose sur la solidité de votre dossier et de votre motivation.

Conditions d’obtention :

  • Avoir un projet de création ou reprise d’entreprise réaliste et bien structuré
  • Présenter un business plan complet et argumenté
  • Passer devant un comité d’agrément (jury d’experts)
  • Être prêt à suivre un accompagnement personnalisé

Montants :

  • En moyenne de 2 000 € à 10 000 € (jusqu’à 50 000 € pour les projets ambitieux)
  • Remboursable sur 2 à 5 ans, avec un différé possible

Où le demander ?

  • Réseau Entreprendre
  • Initiative France
  • France Active

Avantage supplémentaire :
Ce prêt personnel peut débloquer plus facilement un prêt bancaire, car il est souvent vu comme un signal positif de crédibilité par les établissements financiers.

Le micro-crédit professionnel

Destiné aux personnes exclues du système bancaire classique, le micro-crédit professionnel est accordé pour financer les premiers investissements nécessaires à la création d’une activité indépendante.

Conditions d’obtention :

  • Être en situation de précarité financière ou d’exclusion bancaire
  • Avoir un projet viable (même petit) : auto-entreprise, activité artisanale, commerce…
  • Être prêt à se faire accompagner (coaching, mentorat)
  • Être majeur et résidant en France

Montants :

  • Jusqu’à 10 000 €
  • Taux généralement autour de 5 à 7 %
  • Remboursement sur 3 à 5 ans

Où le demander ?

  • Adie (Association pour le droit à l’initiative économique)
  • Certaines associations locales ou régionales partenaires de Bpifrance

Ce que ça finance :

  • Matériel de base (ordinateur, machine, véhicule, etc.)
  • Communication et marketing (logo, flyers, site web…)
  • Stock initial ou formation professionnelle

Accompagnement inclus :

L’Adie, par exemple, propose un accompagnement complet gratuit : montage du dossier, conseils, coaching individuel, ateliers collectifs…

✅ Aides spécifiques : handicap, femmes, zones sensibles

AGEFIPH (pour les personnes en situation de handicap) : subvention à la création, aide à l’équipement du poste, accompagnement par Cap Emploi. Jusqu’à 6 300 € de soutien direct.

Garantie ÉGALITÉ Femmes (ex FGIF) : dispositif pour faciliter l’accès au prêt bancaire, avec garantie à 80 % jusqu’à 50 000 €, sans avoir besoin de garantie personnelle.

Aides territoriales : si vous êtes situé en Zone de Revitalisation Rurale (ZRR) ou Quartier Prioritaire de la Ville (QPV), vous pouvez bénéficier d’exonérations fiscales, de charges ou d’aides locales spécifiques.

Bon à savoir

L’erreur la plus fréquente consiste à croire qu’on ne peut bénéficier que d’une seule aide. Or, la plupart des dispositifs sont cumulables, à condition de bien monter son dossier et de respecter les critères d’éligibilité. Il est tout à fait possible, par exemple, de bénéficier de l’ACRE, d’un prêt d’honneur et d’une aide régionale en parallèle.

📊 Tableau récapitulatif des aides

AideForme d’aideMontant ou avantageProfil ciblé
ACREExonération de charges~50 % la 1re annéeJeunes, chômeurs, RSA, QPV
ARCEVersement en capital60 % droits restantsDemandeurs d’emploi
Maintien ARE/RSAAllocation partielleRevenu maintenuDemandeurs d’emploi, RSA
NACREAccompagnement 3 ansGratuitPublics spécifiques
CAPETest du projetAppui + hébergementPorteurs de projet débutants
Prêt d’honneurPrêt à taux 0 + mentoratJusqu’à 20 000 €Tout porteur de projet motivé
Micro-crédit AdieFinancement alternatifJusqu’à 10 000 €Créateurs sans accès bancaire
AGEFIPH / GEF / ZRRSubventions ou garantiesJusqu’à 6 300 € ou exonérationFemmes, handicap, territoires prioritaires

👥 Quelle aide pour quel profil ?

  • Résidant en zone sensible : ACRE + exonérations fiscales locales + CAPE
  • Demandeur·se d’emploi indemnisé : ACRE + ARCE (ou maintien ARE) + NACRE
  • Moins de 30 ans sans emploi : ACRE + NACRE + micro-crédit
  • Bénéficiaire du RSA : Maintien RSA + NACRE + micro-crédit Adie
  • Entrepreneuse : Prêt bancaire + garantie ÉGALITÉ Femme + accompagnement Réseau Entreprendre
  • En situation de handicap : ACRE + aides AGEFIPH + accompagnement Cap Emploi

Bon à savoir

De nombreux sites promettent des listes miracles d’aides… en échange d’un paiement ou d’un abonnement. Soyez vigilant : les informations les plus fiables sont souvent disponibles gratuitement via les plateformes publiques, les réseaux d’accompagnement ou les chambres consulaires. N’hésitez pas à vous faire accompagner pour y voir plus clair.

✅ Conclusion

Créer son entreprise sans se pencher sérieusement sur les aides disponibles, c’est comme démarrer un marathon en oubliant l’eau. Ces dispositifs ne sont pas un bonus, mais un véritable levier pour sécuriser votre lancement. Encore faut-il prendre le temps de comprendre ce qui existe, ce qui est cumulable, et ce qui est adapté à votre situation.

Ne restez pas seul face aux démarches : un bon accompagnement fait souvent la différence. Chez Educademy, on vous aide à y voir clair, à structurer votre projet et à mobiliser les bonnes aides au bon moment.

Questions fréquentes

Est-ce que toutes les aides sont accessibles aux auto-entrepreneurs ?

La plupart le sont, mais certaines aides sont réservées aux sociétés ou aux entreprises ayant un certain niveau d’investissement.

Puis-je bénéficier des aides si je suis encore salarié ?

Oui, certaines aides sont accessibles aux créateurs d’entreprise en activité. L’ACRE, par exemple, peut être demandée même si vous êtes encore salarié au moment de la création.

Est-ce que je peux cumuler plusieurs aides à la création d’entreprise ?

Oui, dans la majorité des cas, les aides sont cumulables, à condition qu’elles ne couvrent pas exactement les mêmes postes de dépense. Par exemple, vous pouvez cumuler l’ACRE avec un micro-crédit ou un prêt d’honneur. Il est cependant recommandé de bien se renseigner sur les conditions de chaque dispositif afin d’éviter les incompatibilités ou les doublons administratifs.

Combien de temps faut-il pour obtenir une aide comme l’ARCE ou le prêt d’honneur ?

Les délais varient selon les aides. Pour l’ARCE, comptez 15 à 30 jours après le dépôt du dossier auprès de Pôle Emploi. Pour un prêt d’honneur, le processus peut être plus long (4 à 8 semaines), car il inclut la constitution d’un dossier complet, un passage devant un jury, et une phase de validation bancaire. L’important est de commencer les démarches suffisamment en amont.

Que faire si je n’ai droit à aucune aide ?

Même sans aides publiques, il existe des solutions : vous pouvez solliciter un prêt d’honneur si votre projet est bien ficelé, ou vous faire accompagner gratuitement par des réseaux d’accompagnement (BGE, CMA, CCI…). De plus, certaines régions proposent des appels à projets ou des aides spécifiques non nationales : pensez à consulter votre conseil régional ou départemental.