Article suivant

Retraite auto-entrepreneur : comprendre et bien préparer l’avenir
Travailler à son compte, c’est un choix de liberté et d’indépendance. Mais cette autonomie s’accompagne aussi d’une grande responsabilité : celle de préparer soi-même sa sécurité financière, y compris pour la retraite.
En tant qu’indépendant, vous cotisez dès votre première déclaration de chiffre d’affaires. Vos cotisations alimentent votre retraite de base et votre retraite complémentaire. Pourtant, le montant final dépendra de votre rigueur, de la régularité de vos revenus et de votre capacité à anticiper.
Cet article vous guide pas à pas pour comprendre le fonctionnement de votre retraite, les démarches à effectuer et les solutions à envisager pour compléter vos revenus futurs.
En résumé
- Un auto-entrepreneur cotise pour sa retraite dès qu’il déclare du chiffre d’affaires.
- Le montant des droits dépend des revenus déclarés et du nombre de trimestres validés.
- Préparer sa retraite, c’est anticiper, déclarer régulièrement et compléter par une épargne adaptée.
⚙️ Le fonctionnement de la retraite d’un auto-entrepreneur
Quand on devient auto-entrepreneur, on rejoint automatiquement le régime général de la Sécurité sociale via la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Ce régime, désormais unifié avec celui des salariés, couvre la maladie, la maternité, la formation professionnelle et la retraite.
À chaque déclaration de chiffre d’affaires à l’URSSAF, un pourcentage est prélevé : une partie pour la retraite de base, l’autre pour la complémentaire.
Contrairement à un salarié, vos droits dépendent de vos revenus réels. Si vous déclarez régulièrement un chiffre d’affaires suffisant, vous validez vos trimestres. Si vos revenus sont faibles, vos droits le seront aussi.
Bon à savoir
Même un petit chiffre d’affaires peut suffire à valider un trimestre. Mieux vaut déclarer peu que rien du tout : chaque trimestre compte pour votre retraite future.
🧩 Quand et comment partir à la retraite ?
Depuis la réforme de 2023, l’âge légal de départ est fixé à 64 ans. Pour obtenir une retraite à taux plein, il faut avoir validé entre 166 et 172 trimestres selon votre année de naissance. Certains dispositifs permettent un départ anticipé, notamment en cas de carrière longue, d’invalidité ou de handicap reconnu.
Les démarches pour demander sa retraite sont désormais entièrement dématérialisées. Vous pouvez consulter votre relevé de carrière, vérifier vos trimestres manquants et déposer votre demande directement sur info-retraite.fr. Le système centralise ensuite l’ensemble des régimes auxquels vous avez cotisé.
📊 Comment valider ses trimestres ?
La validation d’un trimestre dépend du chiffre d’affaires déclaré et non du nombre d’heures travaillées. Plus vos revenus sont élevés, plus vous validez de trimestres, dans la limite de quatre par an. Les seuils varient selon l’activité, autour de 12 000 € pour un commerçant ou artisan et environ 20 000 € pour un prestataire de services ou une profession libérale.
Ces montants évoluent chaque année, mais une règle ne change pas. Une année sans déclaration ne valide aucun trimestre. Même un chiffre d’affaires modeste permet d’avancer dans ses droits, à condition de déclarer régulièrement, surtout lorsque l’activité est saisonnière.
Avant de préparer votre départ, il est important de consulter votre relevé de carrière afin de vérifier que toutes vos périodes d’activité sont bien enregistrées. Une omission peut diminuer votre pension ou retarder votre retraite, ce qui rend ce contrôle indispensable.
Attention
Avant de demander votre retraite, assurez-vous que toutes vos activités (salariées, indépendantes, libérales) figurent sur votre relevé de carrière. Une erreur ou un oubli peut diminuer le montant de votre pension ou retarder votre départ.
📈 Compléter sa retraite : les solutions
La retraite obligatoire d’un auto-entrepreneur peut sembler limitée, mais elle n’est qu’un socle. Il est possible, et même recommandé, de la renforcer par des dispositifs d’épargne.
Le Plan Épargne Retraite (PER) est aujourd’hui la solution la plus flexible. Il permet d’épargner régulièrement et d’obtenir des avantages fiscaux : les sommes versées peuvent être déduites du revenu imposable tout en constituant un capital à long terme. Au moment du départ à la retraite, vous pouvez récupérer votre épargne sous forme de capital, de rente, ou un mix des deux.
D’autres options existent :
- l’assurance vie, idéale pour conserver une épargne disponible et transmettre un capital à ses proches.
- les placements immobiliers, qui assurent un revenu régulier à la retraite
- les anciens contrats Madelin, encore valides pour certains travailleurs indépendants.
Le Plan Épargne Retraite (PER) est aujourd’hui la solution la plus flexible. Il permet d’épargner régulièrement et d’obtenir des avantages fiscaux : les sommes versées peuvent être déduites du revenu imposable tout en constituant un capital à long terme. Au moment du départ à la retraite, vous pouvez récupérer votre épargne sous forme de capital, de rente, ou un mix des deux.
🧮 Exemple concret
Prenons Nathalie, auto-entrepreneuse depuis dix ans dans le conseil en communication. Elle déclare en moyenne 30 000 € de chiffre d’affaires par an. Après abattement fiscal (50 %), son revenu annuel retenu pour le calcul de la retraite est de 15 000 €. Elle valide donc quatre trimestres chaque année.
Cet exemple illustre bien l’enjeu : en auto-entreprise, la retraite dépend avant tout de votre discipline et de votre capacité à anticiper.
🧭 Anticiper pour ne pas subir
Préparer sa retraite, ce n’est pas un sujet réservé aux “seniors”. C’est une stratégie à adopter dès le lancement de son activité.
Prendre quelques réflexes simples aujourd’hui, c’est éviter bien des soucis demain.
Surveillez votre relevé sur info-retraite.fr chaque année pour vérifier vos trimestres. Conservez vos justificatifs URSSAF et vos attestations de chiffre d’affaires. Déclarez toujours, même quand les revenus sont faibles. Et surtout, fixez-vous un objectif d’épargne régulier, même modeste.
Anticiper, c’est aussi adapter son mode de vie et son modèle économique : diversifier ses sources de revenus, investir un peu, éviter les périodes blanches. La retraite n’est pas une rupture brutale, mais une transition progressive à préparer tout au long de la vie professionnelle.
💡 Idée d’organisation prévoyante
Certains auto-entrepreneurs choisissent de se verser un “13ᵉ mois” symbolique sous forme d’épargne. Chaque année, ils mettent de côté l’équivalent d’un mois de revenus sur un PER ou une assurance vie.
Sur 20 ou 25 ans, ce réflexe peut générer un capital conséquent. D’autres préfèrent investir une partie de leurs bénéfices dans un bien locatif, pour sécuriser un complément mensuel.
Ce type de stratégie n’a rien de complexe, mais il faut la démarrer tôt. La retraite se prépare comme un projet, pas comme une contrainte.
✅ Conclusion
La retraite d’un auto-entrepreneur repose sur une équation simple : pas de chiffre d’affaires, pas de cotisation, donc pas de droits.
Mais avec de la régularité, un peu d’organisation et une épargne bien pensée, il est possible de se constituer une retraite solide et cohérente. Ce statut offre déjà beaucoup de liberté : à vous d’y ajouter la sécurité d’un avenir bien préparé.
Chez Educademy, nous aidons les auto-entrepreneurs à mieux comprendre leurs droits, à planifier leurs finances et à sécuriser leur avenir grâce à des formations finançables par le CPF adaptées à la réalité de leur quotidien.
Questions fréquentes
Est-ce qu’un auto-entrepreneur cotise automatiquement pour la retraite ?
Oui, dès qu’il déclare du chiffre d’affaires à l’URSSAF.
Que se passe-t-il s’il ne déclare rien pendant plusieurs mois ?
Aucun trimestre n’est validé, même si le statut reste actif.
Peut-on cumuler retraite et activité ?
Oui, surtout si la retraite est à taux plein. Le cumul est alors libre et sans plafond.
Quelle différence entre SSI et CIPAV ?
La SSI regroupe les artisans, commerçants et prestataires de services. La CIPAV gère certaines professions libérales (architectes, coachs, formateurs…).
Est-il possible de continuer à cotiser après le départ en retraite ?
Oui, mais ces cotisations ne génèrent plus de nouveaux droits : elles servent à financer la solidarité du régime.